🌊 Imaginez une île mystérieuse à quelques encablures de Saint-Malo, là où l’eau turquoise rivalise avec les plus belles destinations tropicales. Cézembre, c’est ce petit paradis sauvage de 18 hectares qui se mérite, accessible uniquement par bateau et portant en elle les cicatrices d’une histoire tourmentée. Classée espace naturel protégé depuis son rattachement au Conservatoire du Littoral en 2018, cette île inhabitée fascine autant par sa beauté brute que par son passé militaire.
Bombardée par plus de 20 000 bombes durant l’été 1944, Cézembre détient le triste record du site le plus pilonné d’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, un sentier de 800 mètres serpente à travers les vestiges de l’Atlantikwall, offrant aux visiteurs une promenade entre mémoire et nature préservée. Les cratères d’obus façonnent encore le relief tourmenté de l’île, tandis que les oiseaux marins ont repris leurs droits sur ce sanctuaire écologique.
Mais comment rejoindre ce joyau de la Côte d’Émeraude ? Quelles compagnies maritimes assurent la traversée ? Et surtout, comment organiser sa visite pour profiter pleinement de cette escapade hors du temps ? De la Compagnie Corsaire aux services de bateau-taxi, plusieurs options s’offrent aux aventuriers en quête de dépaysement. Entre conseils pratiques pour ne pas rester coincé à marée haute, équipement à prévoir sous le soleil breton et secrets des meilleurs points de vue, préparez-vous à découvrir tous les rouages d’une excursion réussie vers Cézembre.
🚢 Les compagnies maritimes pour rejoindre l’île de Cézembre
Accéder à Cézembre nécessite de passer par l’une des compagnies spécialisées dans les traversées vers les îles malouines. La Compagnie Corsaire, basée à la gare maritime du Naye à Saint-Malo, propose des rotations régulières d’avril à septembre avec des départs quotidiens en haute saison. Leur flotte moderne permet d’embarquer jusqu’à 150 passagers par trajet, garantissant confort et sécurité durant les 20 minutes de traversée.
Les Vedettes Dinardaises, également connues sous le nom des Bateaux Rouges, assurent des liaisons depuis Dinard et Saint-Malo. Leur service se distingue par la possibilité d’organiser des départs groupés ou de réserver des créneaux spécifiques pour les associations. Ces compagnies collaborent étroitement avec l’Office de Tourisme de Saint-Malo pour coordonner les horaires et informer les visiteurs des conditions météorologiques.
Pour une expérience plus intimiste, les services de bateau-taxi comme Cap’tain Taxi embarquent jusqu’à 12 personnes maximum. Le départ s’effectue depuis la Tour Solidor à Saint-Servan, offrant un trajet personnalisé avec possibilité d’approcher le Fort du Petit Bé et d’admirer les remparts sous un angle différent. Cette option convient parfaitement aux familles ou petits groupes cherchant flexibilité et convivialité.
⛵ Tarifs et réservations selon les opérateurs
Les prix varient sensiblement selon la saison et le type de prestation choisi. La Compagnie Corsaire pratique généralement des tarifs autour de 18-22€ pour un adulte en aller-retour, avec des réductions pour les enfants et les groupes. Les billets s’achètent directement au guichet de la gare maritime ou en ligne via leur plateforme de réservation.
Les Bateaux Rouges affichent des tarifs similaires, avec la particularité de proposer des forfaits combinés incluant la traversée et une visite guidée de l’île. Cette formule, facturée environ 28-35€, comprend l’accompagnement par une guide conférencière agréée durant 1h30. Les services de bateau-taxi fonctionnent quant à eux sur devis, avec un coût moyen de 15-20€ par personne selon le nombre de passagers.
Saint-Malo Croisières et Croisières Chateaubriand proposent également des excursions vers Cézembre, souvent couplées avec d’autres destinations comme le Grand Bé ou l’archipel des Ebihens. Ces formules journée complète permettent d’optimiser son temps sur l’eau et de découvrir plusieurs sites en une seule sortie.
| 🚢 Compagnie | 📍 Point de départ | 💰 Tarif indicatif | ⏱️ Durée traversée |
|---|---|---|---|
| Compagnie Corsaire | Saint-Malo (Gare Maritime) | 18-22€ | 20 minutes |
| Vedettes Dinardaises | Dinard / Saint-Malo | 18-22€ | 15-20 minutes |
| Cap’tain Taxi | Tour Solidor (Saint-Servan) | 15-20€ (selon groupe) | 15 minutes |
| Saint-Malo Croisières | Saint-Malo | 25-35€ (multi-îles) | Variable |
🗓️ Horaires et fréquence des rotations
La fréquence des départs dépend largement de la saison touristique et des coefficients de marée. Entre juin et août, les compagnies assurent généralement 4 à 6 rotations quotidiennes, permettant aux visiteurs de choisir leur durée de séjour sur l’île. Les premiers départs s’effectuent vers 10h du matin, les derniers retours étant prévus en fin d’après-midi vers 18h-19h.
Hors saison, d’avril à mai puis de septembre à octobre, les traversées se limitent souvent à 2-3 départs par jour, principalement en milieu de journée. Il devient alors crucial de réserver à l’avance, particulièrement pour les services de bateau-taxi dont la capacité réduite impose une planification rigoureuse. Les Guides de la Côte d’Émeraude recommandent de consulter les horaires au moins 48h avant pour éviter toute déconvenue.
⚠️ Attention, les conditions météorologiques peuvent entraîner des annulations de dernière minute. Les compagnies privilégient la sécurité et n’hésitent pas à reporter les traversées en cas de vent fort ou de houle importante. Un remboursement intégral est alors proposé dans les 48 heures suivant l’annulation.
- 🌞 Haute saison (juin-août) : 4 à 6 rotations quotidiennes
- 🍂 Saison intermédiaire (avril-mai, septembre) : 2 à 3 rotations par jour
- ❄️ Basse saison (octobre-mars) : service limité ou fermé
- 📱 Réservation en ligne recommandée pour garantir sa place
- 🌊 Vérification des marées indispensable avant toute réservation

🏝️ Organisation pratique de la visite de Cézembre
Une fois le bateau réservé, l’organisation de la journée mérite quelques ajustements pour profiter pleinement de ce site exceptionnel. La plupart des visiteurs optent pour une durée de séjour de 2 à 3 heures sur l’île, temps suffisant pour parcourir le sentier d’interprétation, se prélasser sur la plage orientée plein sud et observer la faune aviaire. Cette fenêtre temporelle correspond généralement à l’intervalle entre deux rotations de bateaux.
Le débarquement s’effectue directement sur une petite jetée rocheuse qui peut s’avérer glissante, notamment dans sa partie basse recouverte d’algues. Il faut parfois enjamber pour accéder au ponton depuis l’embarcation, ce qui nécessite une certaine agilité. Les personnes à mobilité réduite doivent contacter préalablement les compagnies pour évaluer la faisabilité de l’excursion selon les conditions de marée.
Le sentier de 800 mètres ouvert en 2018 représente la seule zone accessible au public, les 90% restants de l’île demeurant interdits en raison des munitions non explosées encore enfouies. Ce cheminement balisé longe la côte ouest, dévoilant progressivement les vestiges militaires, les cratères de bombes et les panoramas spectaculaires sur le Cap Fréhel, Saint-Lunaire et l’archipel des Ebihens.
🎒 Équipement indispensable pour la journée
Cézembre ne possède aucune infrastructure : pas de toilettes, pas de point d’eau, pas d’abri en cas de pluie et surtout aucune zone ombragée. Le soleil tape fort sur ce morceau de terre exposé, d’où l’importance de prévoir un équipement adapté. Un chapeau à larges bords et de la crème solaire haute protection constituent le strict minimum, complétés idéalement par des lunettes de soleil et un vêtement léger à manches longues.
Les chaussures fermées avec une semelle crantée s’imposent pour arpenter le sentier rocailleux et parfois glissant. On oublie définitivement les tongs, sandales légères ou talons qui transformeraient la balade en parcours du combattant. Des baskets de trail ou des chaussures de randonnée basses font parfaitement l’affaire pour négocier l’escalier d’une vingtaine de marches et les passages en pente.
Côté ravitaillement, prévoir un pique-nique complet dans un sac isotherme permet de profiter de la plage dans les meilleures conditions. Au moins 1,5 litre d’eau par personne s’avère nécessaire, surtout en période estivale où les températures peuvent grimper. Bretagne Vacances rappelle régulièrement l’importance de ramener tous ses déchets, l’île étant dépourvue de poubelles.
| 📦 Catégorie | ✅ À emporter obligatoirement | 💡 Recommandé en plus |
|---|---|---|
| ☀️ Protection solaire | Crème SPF50+, chapeau, lunettes | Parapluie anti-UV, vêtement UV |
| 👟 Chaussures | Baskets fermées, semelle crantée | Chaussures de trail imperméables |
| 🥤 Hydratation | 1,5L eau/personne minimum | Gourde isotherme, pastilles purifiantes |
| 🍱 Nourriture | Pique-nique complet, snacks | Sac isotherme, fruits secs |
| 🎒 Divers | Sac pour déchets, petite laine | Jumelles, appareil photo, trousse premiers soins |
📸 Points d’intérêt et circuit recommandé
Dès le débarquement, le promontoire rocheux s’offre comme première étape incontournable. Cette éminence naturelle offre un panorama à 180° sur la baie de Saint-Malo, les remparts de la cité corsaire et le Phare du Grand Jardin qui veille à quelques mètres des côtes. C’est également le point de vue idéal pour photographier la plage de sable fin dans toute sa splendeur.
Le sentier d’interprétation débute ensuite vers l’ouest, révélant progressivement les vestiges de l’Atlantikwall avec ses canons rouillés pointant encore vers la mer. Les blockhaus éventrés témoignent de la violence des bombardements de 1944, tandis que les panneaux explicatifs replacent chaque élément dans son contexte historique. Des zones de sécurité balisées interdisent formellement de s’aventurer hors du chemin tracé.
La réserve ornithologique se découvre tout au long de la promenade, avec une concentration d’oiseaux marins particulièrement dense entre avril et juillet. Goélands argentés, cormorans huppés et guillemots de Troïl nichent à même les falaises, offrant un spectacle sonore et visuel saisissant. Les Guides de la Côte d’Émeraude organisent d’ailleurs des visites thématiques centrées sur l’observation aviaire durant cette période.
- 🏖️ La plage sud : orientation plein sud, sable fin, idéale baignade et farniente
- 🔭 Le promontoire est : vue panoramique sur Saint-Malo et le Phare du Grand Jardin
- ⚔️ Le sentier des blockhaus : vestiges militaires et cratères d’obus impressionnants
- 🦅 La falaise ouest : observation des colonies d’oiseaux marins nicheurs
- 📷 Point de vue Cap Fréhel : panorama exceptionnel sur la Côte d’Émeraude
⏰ Marées et timing : planifier sa traversée intelligemment
La question des marées revêt une importance capitale pour toute excursion vers Cézembre, bien que l’accès en bateau ne dépende pas directement de ce facteur. Cependant, les coefficients influencent grandement les conditions de navigation et la possibilité pour les capitaines d’accoster en toute sécurité. Les grandes marées, avec des coefficients supérieurs à 90, rendent parfois le débarquement délicat voire impossible selon l’état de la mer.
Les compagnies comme la Compagnie Corsaire ou Aventure Ouest consultent systématiquement les prévisions de marée avant de confirmer leurs rotations. En période de vives-eaux, la fenêtre temporelle pour accoster se réduit, obligeant à resserrer les horaires de départ et de retour. À l’inverse, les mortes-eaux offrent une plus grande souplesse et des conditions de mer généralement plus clémentes.
Pour les visiteurs envisageant de combiner Cézembre avec l’archipel des Ebihens (accessible à pied à marée basse depuis Saint-Jacut-de-la-Mer), la synchronisation devient un véritable casse-tête. L’idéal consiste à consulter l’annuaire des marées plusieurs jours avant et à établir un planning précis avec les compagnies maritimes, qui connaissent parfaitement ces contraintes.
📊 Comprendre les coefficients et leur impact
Les coefficients de marée, exprimés sur une échelle de 20 à 120, déterminent l’amplitude entre haute et basse mer. Un coefficient faible (20-50) correspond à une morte-eau où le niveau varie peu, tandis qu’un coefficient élevé (90-120) caractérise une vive-eau avec un marnage impressionnant. Pour Cézembre, les coefficients compris entre 60 et 80 offrent les meilleures conditions de visite.
Durant les grandes marées d’équinoxe (mars et septembre), certains secteurs de l’île habituellement émergés peuvent se retrouver temporairement submergés. La plage sud gagne ou perd plusieurs dizaines de mètres de largeur selon le cycle, modifiant considérablement le paysage et l’espace disponible pour installer son campement de plage. Les photographes apprécient particulièrement ces variations pour capturer des ambiances différentes.
L’Office de Tourisme de Saint-Malo met à disposition des tableaux de marées détaillés pour toute la saison, avec des codes couleur indiquant les journées les plus propices aux excursions insulaires. Ces documents précisent également les heures de pleine mer et de basse mer, essentielles pour optimiser son temps sur place.
| 🌊 Coefficient | 📏 Type de marée | ✅ Conditions Cézembre | 💡 Recommandation |
|---|---|---|---|
| 20-50 | Morte-eau faible | Mer calme, accostage facile | Idéal débutants et familles |
| 50-70 | Marée moyenne | Conditions standards stables | Parfait pour tous publics |
| 70-90 | Marée dynamique | Mer plus agitée possible | Vérifier météo marine |
| 90-120 | Vive-eau importante | Accostage parfois compliqué | Réservé aux bons marins |
☁️ Anticiper la météo et les annulations
La météo bretonne change plus vite qu’une girouette dans une tempête, d’où la nécessité de consulter les prévisions jusqu’au dernier moment. Les compagnies maritimes suivent scrupuleusement les bulletins de Météo France et notamment les avis de vent, houle et visibilité. Un vent d’ouest supérieur à force 5 (environ 30 km/h) suffit généralement à annuler les traversées pour des raisons de sécurité.
Les annulations de dernière minute, bien que frustrantes, témoignent du professionnalisme des armateurs qui ne prennent aucun risque avec leurs passagers. Brittany Ferries et les autres opérateurs locaux appliquent une politique de remboursement intégral ou de report sans frais en cas de conditions défavorables. Certains proposent même des alertes SMS pour prévenir les clients quelques heures avant le départ prévu.
Pour maximiser ses chances de vivre l’expérience Cézembre, privilégier les mois de mai, juin et septembre offre le meilleur compromis. La fréquentation touristique reste modérée, les températures agréables sans être écrasantes, et les périodes de beau temps se montrent statistiquement plus longues qu’en juillet-août où les orages peuvent surgir brutalement.
- 🌤️ Consulter Météo France la veille et le matin même du départ
- 📱 S’inscrire aux alertes SMS des compagnies maritimes
- 🌡️ Privilégier mai-juin et septembre pour un climat optimal
- 💨 Éviter les jours de vent d’ouest supérieur à 25 km/h
- 🌊 Vérifier l’état de la houle (moins de 1,5m idéal)
- ☀️ Prévoir toujours une option de repli (visite des remparts, aquarium…)

🎭 Histoire et patrimoine : pourquoi Cézembre fascine
L’attrait de Cézembre dépasse largement sa beauté naturelle pour plonger dans un passé aussi riche que dramatique. L’île tient son nom du breton « Enez Samzun », faisant référence à Saint Samson, évêque de Dol au VIe siècle. La légende raconte que saint Malo aurait terrassé un dragon sur ces terres, ancrant l’île dans la mythologie bretonne dès les origines du christianisme régional.
Durant le Moyen Âge, Cézembre servit de sanctuaire religieux puis d’avant-poste militaire stratégique contrôlant l’accès à la rade de Saint-Malo. Les Anglais y menèrent plusieurs incursions au XVIIe siècle, cherchant à établir une tête de pont pour attaquer la cité corsaire. Les fortifications d’époque, aujourd’hui disparues, furent remplacées au fil des siècles par des ouvrages défensifs de plus en plus sophistiqués.
C’est au XIXe siècle que l’île connut une fonction sanitaire en devenant un lazaret, accueillant en quarantaine les navires suspectés de transporter des maladies contagieuses. Cette période relativement paisible prit fin brutalement avec la Seconde Guerre mondiale, quand les Allemands transformèrent Cézembre en bunker quasi imprenable de l’Atlantikwall.
💣 Les bombardements de 1944 : un enfer sur terre
L’été 1944 marqua le paroxysme de la violence sur cette petite île de 18 hectares. Entre le 6 août et le 2 septembre, les Alliés déversèrent environ 20 000 bombes et obus sur les positions allemandes retranchées dans leurs blockhaus de béton armé. Cette intensité de feu, équivalent à plus de 1 000 tonnes d’explosifs, fait de Cézembre le site le plus bombardé d’Europe durant toute la guerre.
Les défenseurs allemands, isolés après la libération de Saint-Malo, refusèrent de se rendre malgré les sommations répétées. La garnison comptait environ 300 hommes équipés d’artillerie lourde capable de pilonner la côte malouine. Les raids aériens britanniques et américains se succédèrent jour et nuit, transformant progressivement l’île en paysage lunaire criblé de cratères.
La reddition finale, le 2 septembre 1944, révéla l’ampleur des destructions : plus de 2 000 cratères d’obus, tous les bâtiments rasés, la végétation entièrement détruite. Les 136 survivants allemands, hagards et dénutris, découvraient un monde extérieur méconnaissable. Les Cézembre Excursions proposent aujourd’hui des visites guidées retraçant minute par minute ces événements dramatiques.
🌿 Renaissance écologique et protection environnementale
Après 1945, Cézembre resta interdite d’accès durant plusieurs décennies en raison des milliers de munitions non explosées enfouies dans le sol. Le déminage partiel entrepris dans les années 1990 permit d’ouvrir uniquement la plage sud aux visiteurs, tandis que le reste de l’île demeurait un no man’s land dangereux. Cette mise en quarantaine involontaire favorisa paradoxalement la régénération naturelle du milieu.
La végétation reprit progressivement ses droits, colonisant les cratères et recouvrant les blockhaus éventrés d’un manteau vert. Les oiseaux marins, chassés par les bombardements, revinrent nicher sur les falaises débarrassées de présence humaine permanente. Goélands argentés, cormorans huppés et guillemots de Troïl établirent des colonies reproductrices, faisant de Cézembre une réserve ornithologique de premier plan.
Le rachat par le Conservatoire du Littoral en 2018 marqua un tournant décisif dans la gestion de l’île. L’aménagement du sentier d’interprétation de 800 mètres permit enfin d’ouvrir une partie de l’ouest aux visiteurs, sous surveillance stricte et avec interdiction formelle de sortir des chemins balisés. Cette approche équilibrée concilie préservation patrimoniale et accueil du public dans le respect de l’écosystème fragile.
| 📅 Période | 🏛️ Fonction principale | ⭐ Événement marquant |
|---|---|---|
| VIe siècle | Sanctuaire religieux | Légende de saint Malo et le dragon |
| Moyen Âge | Avant-poste militaire | Incursions anglaises répétées |
| XIXe siècle | Lazaret sanitaire | Quarantaine des navires suspects |
| 1940-1944 | Forteresse allemande | 20 000 bombes en 4 semaines 💣 |
| 1945-2018 | Zone interdite | Déminage partiel, régénération naturelle |
| Depuis 2018 | Espace naturel protégé | Ouverture sentier 800m, gestion Conservatoire 🌿 |
🦅 Faune, flore et écosystème : un laboratoire naturel
Au-delà de son histoire militaire, Cézembre constitue un écosystème insulaire remarquable où la nature a repris ses droits avec une vigueur surprenante. L’absence d’habitation permanente et la limitation drastique de la fréquentation humaine ont permis l’établissement d’une biodiversité riche et spécifique aux milieux insulaires bretons. La position de l’île, à la confluence des courants de la Manche et de l’estuaire de la Rance, crée des conditions écologiques uniques.
La flore de Cézembre se caractérise par une végétation adaptée aux embruns salés et aux vents violents. Les pelouses rases dominent les zones sommitales, composées de fétuque rouge, d’armérie maritime et de criste marine. Dans les cratères abrités, des fourrés d’ajoncs et de prunelliers se sont développés, offrant refuge à une micro-faune diversifiée. Certaines espèces végétales rares, protégées au niveau régional, ont été recensées par les botanistes du Conservatoire.
Mais c’est surtout pour ses colonies d’oiseaux marins que Cézembre attire les ornithologues du monde entier. L’île accueille l’une des plus importantes colonies de goélands argentés de Bretagne nord, avec plusieurs centaines de couples nicheurs. Les falaises ouest hébergent également cormorans huppés et quelques couples de guillemots de Troïl, espèce en déclin sur les côtes françaises.
🐦 Observation ornithologique : quand et comment
La période de reproduction des oiseaux marins s’étend d’avril à juillet, transformant Cézembre en véritable nurserie à ciel ouvert. Les goélands établissent leurs nids directement au sol dans les zones herbeuses, tandis que les cormorans privilégient les corniches rocheuses inaccessibles. Le vacarme des cris et des disputes territoriales crée une ambiance sonore assourdissante, particulièrement intense en mai-juin.
Pour observer cette faune sans la déranger, des règles strictes s’appliquent. Rester sur le sentier balisé évite de piétiner les nids camouflés dans la végétation rase. Éviter les gestes brusques et les cris limite le stress des oiseaux qui peuvent abandonner leur couvée en cas de dérangement répété. Les jumelles constituent l’équipement indispensable pour profiter du spectacle à distance respectueuse.
Les Guides de la Côte d’Émeraude organisent des sorties ornithologiques thématiques durant cette période cruciale, permettant aux passionnés de bénéficier de l’expertise de naturalistes confirmés. Ces visites spécialisées apportent un éclairage scientifique sur les comportements de nidification, les stratégies de chasse en mer et les menaces pesant sur ces populations.
- 🪺 Avril-juillet : période de nidification, observation optimale mais sensible
- 🔭 Jumelles 8×42 ou 10×50 recommandées pour l’observation à distance
- 📸 Téléobjectif 300mm minimum pour la photographie respectueuse
- 🤫 Silence et discrétion indispensables près des colonies
- 🚫 Interdiction absolue de quitter les sentiers balisés
- 👁️ Repérer les zones de nidification marquées par des piquets de signalisation
🌊 Vie marine et estran : richesse sous-marine
Les eaux entourant Cézembre recèlent une biodiversité marine exceptionnelle, favorisée par les forts courants de marée et la clarté des eaux. L’estran rocheux, découvert à marée basse, se transforme en aquarium naturel où crabes, étoiles de mer et anémones colonisent les moindres anfractuosités. Les pêcheurs à pied apprécient particulièrement les grandes marées pour récolter coques, palourdes et couteaux dans les bancs de sable.
Les fonds marins autour de l’île abritent des herbiers de zostères, prairies sous-marines essentielles pour de nombreuses espèces de poissons juvéniles. Bars, lieus jaunes et maquereaux fréquentent assidûment ces zones de chasse, attirant à leur tour les oiseaux plongeurs comme les guillemots. Les plongeurs confirmés explorent parfois les épaves et vestiges immergés datant des bombardements de 1944.
La qualité des eaux est régulièrement contrôlée par les autorités sanitaires, garantissant une baignade sécurisée sur la plage sud. La température estivale de l’eau oscille entre 16 et 19°C, rafraîchissante mais supportable pour qui s’acclimate progressivement. L’exposition plein sud et l’abri naturel offert par la configuration de l’île créent un microclimat étonnamment doux, justifiant la réputation de « plage la plus chaude de la région ».
| 🦀 Espèce | 🏖️ Habitat | 📅 Meilleure période | 👀 Facilité observation |
|---|---|---|---|
| Goéland argenté 🐦 | Falaises, pelouses | Avril-juillet | ⭐⭐⭐⭐⭐ Très facile |
| Cormoran huppé | Falaises ouest | Mars-juin | ⭐⭐⭐⭐ Facile aux jumelles |
| Guillemot de Troïl | Corniches rocheuses | Mai-juillet | ⭐⭐⭐ Moyen (téléobjectif) |
| Crabe vert 🦀 | Estran rocheux | Toute l’année | ⭐⭐⭐⭐⭐ Très facile |
| Anémone de mer | Flaques marée basse | Toute l’année | ⭐⭐⭐⭐ Facile à marée basse |
| Bar commun 🐟 | Herbiers zostères | Juin-septembre | ⭐⭐ Difficile (plongée) |
Quelle est la meilleure période pour visiter l’île de Cézembre ?
Les mois de mai, juin et septembre offrent le meilleur compromis entre météo clémente, fréquentation modérée et observation de la faune. La période de nidification des oiseaux (avril-juillet) passionne les ornithologues, tandis que juillet-août conviennent aux amateurs de baignade malgré une affluence plus importante. Évitez octobre-mars où les rotations de bateaux sont limitées voire inexistantes.
Combien coûte la traversée en bateau vers Cézembre ?
Les tarifs varient entre 15 et 22€ par adulte pour un aller-retour selon la compagnie choisie. La Compagnie Corsaire et les Vedettes Dinardaises pratiquent des prix similaires autour de 18-22€, avec réductions pour enfants. Les services de bateau-taxi type Cap’tain Taxi facturent 15-20€ selon le nombre de passagers (jusqu’à 12 personnes). Des forfaits combinés incluant visite guidée existent également entre 28 et 35€.
Peut-on rester dormir sur l’île de Cézembre ?
Non, Cézembre est strictement interdite au camping et à toute occupation nocturne. L’île est inhabitée et ne possède aucune infrastructure d’hébergement. Les derniers bateaux quittent l’île en fin d’après-midi (généralement vers 18h-19h), obligeant tous les visiteurs à regagner le continent. Cette règle vise à protéger l’écosystème fragile et garantir la sécurité des personnes face aux munitions non explosées encore présentes.
L’île de Cézembre est-elle accessible avec des enfants en bas âge ?
Oui, mais avec précautions. Le débarquement nécessite parfois d’enjamber entre le bateau et le ponton, ce qui peut s’avérer délicat avec de très jeunes enfants. Le sentier de 800m comprend une vingtaine de marches et quelques passages en pente. Aucune zone ombragée n’existe sur l’île, exposant les enfants au soleil direct. Prévoir équipement adapté (casquette, crème solaire, eau en abondance) et surveiller constamment les enfants, notamment près des zones dangereuses signalées.
Puis-je emmener mon chien sur l’île de Cézembre ?
Non, les chiens ne sont pas autorisés à débarquer sur l’île de Cézembre. Cette interdiction vise à protéger les colonies d’oiseaux nicheurs particulièrement sensibles au dérangement. La présence de chiens, même tenus en laisse, génère un stress important pour les oiseaux marins qui peuvent abandonner leur couvée. Cette règle s’applique strictement et toutes les compagnies maritimes la respectent scrupuleusement.